La scène se déroule à Paris Porte Maillot, le 30/09/2009. Il est environ 23H30, on sort de la soirée organisée par eBusiness.info (les organisateurs du salon e-Commerce), une soirée open-bar. Je suis au volant, Solenne est en passager.
On arrive à un feu avant l'entrée sur le périphérique, avec de nombreuses voies de circulation. Le feu est rouge, même si les 3 voitures à ma droite on déjà largement dépassé la ligne. Vu les positions des roues des véhicules qui m'entourent, j'ai comme l'impression que nos trajectoires pourraient se croiser, certains semblent mal positionnés...
Le feu passe au vert (2 véhicules avaient démarré avant et brulé le feu), le véhicule à ma gauche ne bouge pas immédiatement, je démarre "assez fort" histoire de ne pas créer d'ambigüité et lui laisser du champ s'il souhaite changer de file. Quelques secondes plus tard, sirène, gyrophare : une voiture de Police nous dépasse et me fait signe de me ranger sur le côté, et de couper le contact. Je m'exécute évidemment.
3 policiers sortent de la voiture garée devant nous, 2 sont plutôt calmes et 1 assez "excité". Ce dernier me lance immédiatement : "Vous êtes complètement cinglé de démarrer comme ça ?". Je lui réponds que je suis assez surpris qu'ils aient décidé de nous arrêter, sachant que 2 véhicules ont brulé le feu rouge sous leurs yeux. J'essaye d'expliquer la raison de ce démarrage un peu rapide. Bon...
Ensuite c'est le classique : ils me demandent mes papiers, rien de plus normal, je leur tends mon permis de conduire, et demande l'autorisation de sortir du véhicule pour chercher ma carte grise + assurance, restée dans le coffre. Demande acceptée, sauf que pendant tout le temps pendant lequel je cherche mes papiers, les questions fusent : "Vous faites quoi dans la vie ? Pour quelle société ? Dans quel domaine ? D'où venez vous ? Où allez-vous ? Vous avez bu ? Etc...". En gros ils mettent une bonne pression, qui fait que je préfère arrêter de chercher mes papiers et leur dire que j'ai du les oublier (au final, ils étaient pourtant bien dans le coffre, mais bien rangés dans mon sac).
A la question "Vous avez bu ?" je réponds la stricte vérité, à savoir "Oui, j'ai pris 2 *petites coupes* (8 cl) de champagne vers 20H, et j'ai mangé entre temps, sans autre consommation d'alcool depuis". J'ai quand même le droit de souffler dans l'éthylo : le résultat est sans contestation possible : négatif, l'appareil indiquant "0.00". Rien de surprenant vu la quantité consommée, et le délai écoulé depuis.
Cependant je sens que le policier "excité" est déçu par ce résultat (les 2 autres sont toujours zen). Comme je n'ai pas pu présenter mes papiers en intégralité (accessoirement à cause de la pression qu'ils m'ont mis), je me dis qu'il vaut mieux que je garde mon calme, et tant pis pour le temps perdu. Ils se mettent à tourner autour de la voiture, et maintenant j'ai le droit à toutes les questions dessus : "C'est quoi comme modèle ? Essence ? Diesel ?". L'un d'eux jette ensuite son dévolu sur l'avertisseur de radars (parfaitement légal) et je suis "invité" à leur faire une démonstration de ce joujou. Idem je m'exécute, de toute façon avais-je le choix ?
J'ai le droit également à pas mal de remarques décalées, dans le genre "Monsieur si vous n'êtes pas capable de maitriser un tel véhicule, ne l'achetez pas". Clap clap, ils n'ont pourtant eu aucun mal à me rattraper avec leur 307 qui doit faire dans les 90 chevaux, alors c'est vrai que j'ai du démarrer ultra super méga vite... (j'avais parcouru une cinquantaine de mètres maximum). Quoi qu'il en soit, je ne suis pas certain que ce genre de sortie soit nécessaire pendant un contrôle, ni que cela contribue à son bon déroulement...
Bon, le contrôle touche (enfin) à sa fin, arrive le clou du spectacle, j'ai le droit à un "Monsieur, vous avez de la chance ! Vous avez bu, mais notre appareil ne fonctionne pas ! Vous sentez l'alcool !" (sic). Euh... Ma réponse est alors : "Pourquoi m'avoir fait souffler dans un appareil si vous saviez qu'il ne fonctionne pas ?". Silence. Pour conclure l'agent m'interdira de conduire pour rentrer (sic), et demande à Madame de prendre le volant pour me raccompagner (re-sic). Le tout absolument sans fondement donc.
En conclusion : sur ce contrôle, je garde l'amère 'impression que la Police a outrepassé ses droits, je ne vois pas sur quel fondement un agent (assermenté et représentant de l'Etat) peut demander à une personne de ne pas conduire au prétexte de l'alcool, alors qu'un appareil certifié confirme un taux d'alcoolémie nul. Si une personne conduit en état d'ivresse, on ne la laisse pas repartir sans donner de suite. Dans un autre registre, faire durer un contrôle sans raison sérieuse alors que l'on encombrait une voie d'accès au périphérique, je trouve cela un peu limite également. J'ai cru rêver un instant, mais je n'ai pas contesté, il parait que les outrages et rébellions sont monnaie courante ces derniers temps (était-ce le but ?)